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24/06/2021
Voir Vincent Macagne dans un rôle "dramatique" ? Ca changera et, de toute façon, un film censé se dérouler en une nuit à Paris m'intéressera toujours. Cette fois ce ne sont pas les "beaux quartiers" qui servent de décor, les classiques Tour Eiffel, Champs Elysées, Notre Dame sont laissés de coté pour une virée plus sombre dans les arrondissements périphériques : sillonner les rues du 18e et 19e arrondissement en compagnie de notre Medecin (qui passera aussi par le 12e et d'autres arrondissement que mon oeil de petit parisien ne peut s'empêcher de remarquer), c'est manquer cruellement de fantaisie : ce sont les boulevards. Aller, ce ne sont que des détails et je vais me  encadrés d'immeubles trop haut pour avoir l'impression de prendre de la hauteur, ce sont les coins qui sont peu illuminer par la façade des magasins... 

La face plus sombre de Paris fait écho à la vie de ce médecin de nuit qui broie du noir : des problèmes de couples récurents, des patients qui débarquent en bas de son immeuble, d'un cousin envahissant, d'une histoire d'amour extra-conjugale... la barque est chargée. Mais ce médecin, c'est qui ?  Les premières scènes permettent en trois-quatre phrases de définir un personnage assez attachant. Droit dans ses bottes mais dépassé par sa bonté... un de ceux qui voudraient sauver le monde mais qui perdront leur âme dans ce combat perdu d'avance.

Ce n'est pas un sain qui nous est montré et c'est le coté réussi du film : gros nounours, il sait se défendre en cas de besoin et sa volonté d'aider les autres ne l'empêche pas d'être lui même source de douleur pour sa famille. Bref, un homme "ordinaire" qui va devoir faire des choix alors qu'il laisse depuis trop longtemps la vie décider pour lui, se cachant derrière son métier pour justifier son manque de présence ou ses réponses évasives.

1h22 pour raconter une nuit qui devrait permettre de régler tous les problème d'une vie ? C'était ambitieux et, autant le dire de suite, ce n'est pas vraiment réussi. Ce trop plein d'histoires empêche de développer tous les personnages principaux. Ils ne seront là que pour faire avancer un personnage principal qui fait la boule de flipper entre sa femme qui n'en peut plus de ne plus le voir, son cousin -  Pio Marmaï prend parfois des faux airs de José Garcia -, sa maitresse - Sara Girodot qui est toujours en mode "bureau des légendes" -, ses patients - "on est anxieux la nuit, hein !", son répartiteur - une voix au téléphone. Ca en fait du monde, des situation à débrouiller et des invitations à passer manger, à venir fêter un anniversaire, à s'embrouiller avec X et Y, à sauver des patients... en une nuit ! Clairement il y en a trop dans les situations à gérer, la multiplication des personnages secondaire et leur dépersonnalisation n'étant pas une mauvaise idée pour faire ressentir ce que vit ce médecin.

Au final, tout passe en mode automatique et les morceaux de bravoure comme les visites de routine s'accumulent jusqu'à un final tellement prévisible qu'on ne peut s'empêcher de penser qu'il était prévu par le médecin lui même. Vraiment ? Je doute que ce soit la volonté des scénaristes et la construction de la dernière scène semble contredire cette hypothèse qui est, pour moi, la seule qui permet au film de tenir en équilibre.

Courir à perdre haleine, continuer à vouloir sauver la veuve et l'orphelin, à vouloir garder sa femme et sa maitresse, à protéger ceux qu'on aime... Doit-on avoir une morale irréprochable pour faire la morale aux autres ? Peut-on sauver le monde sans se perdre soi-même ? C'est le moment du bac de philosophie, ça ferait de jolis amorces de discussion, non ?
.O.